mercredi 18 septembre 2013

entretien de la pelouse : la scarification



Pour que l’herbe soit bien drue et dense, il faut que les conditions de pousse soient idéales. Nous ne parlerons pas ici d’arrosage mais plutôt des conditions édaphiques, c’est-à-dire de celles du sol. La pelouse est essentiellement constituée de graminées dont les racines forment un tapis très compact. Cette « moquette » peut devenir imperméable à l’eau et surtout peut empêcher les échanges d’air entre l’atmosphère et le sol. Ceci est très néfaste pour la faune et la flore du sol, elle s’appauvrit et ne peut plus gérer  la décomposition  des matières organiques mortes. Ceci amplifie le phénomène d’imperméabilisation. Cela favorise aussi l'arrivée des mousses.
Il existe un moyen mécanique pour pallier à cet effet, c’est la scarification. Manuellement(ou plutôt plus exactement pédestrement), elle peut se faire avec des chaussures à clous qui perforent la couche de racines mais il existe des outils que l’on tracté par des ânes. Nous nous sommes équipés d’un scarificateur à dents en étoiles. Le principe est simple : les dents très acérées de chaque disque pénètrent sur une même ligne dans la pelouse. La largeur de travail est de 1,20 mètre. Le nombre de roues est de dix et il y a sept dents par roue. A chaque tour de roue, c’est-à-dire environ soixante-dix centimètres, le scarificateur fait soixante-dix trous espacés d’environ dix centimètres.
A vide cet outil est très léger, donc très maniable. Il faut cependant le lester pour que les dents pénètrent dans le sol. L’idéal est une profondeur de  deux à trois centimètres. Le lest dépend des conditions du sol. Par temps sec, la pénétration est quasi impossible. Plus le sol est mou, moins le besoin de lestage se fera sentir.
Cet outil peut être attelé derrière une voiture à deux roues avec une prise à œillet. Un âne le tire aisément à plat. Si la pente en montée est forte et le lest important, la traction devient difficile. Il faudra impérativement faire des séances courtes. Nous avons choisi de l’atteler derrière notre avant train à limonière avec deux ânes.
Avec cet outil, on peut scarifier environ 3500 mètres carrés par heure. Contrairement aux autres opérations qui demandent que tout le terrain soit quadrillé avec rigueur et méthode sans oubli, la scarification peut de permettre des fantaisies et donc de travailler aussi les ânes en maniabilité en leur faisant faire des parcours variés. C’est plus agréable pour les ânes et le meneur !


Vous pouvez voir ces outils en action ainsi que ceux précédemment décrits (émouseuse, étaupineuse, tondeuse, ..) lors du stage du 15 au 17 d'octobre à Condat sur Ganaveix.

vendredi 13 septembre 2013

Menelas garde ses moutons

Il est bien connu que les bergers utilisaient (et utilisent encore) les ânes pour préserver les troupeaux d'attaques de loup.
Heureusement ceux-ci ne sont  pas encore arrivés jusqu'en Corrèze, mais les chiens errants font néanmoins pas mal de dégâts dans les petits troupeaux laissés seuls dans les prés clos. Un voisin a eu l'année dernière 14 brebis égorgées par des chiens et l'année d'avant un dizaine. Les attaques se produisent toujours durant le premier mois de mise à l'herbe dans cette pâture.
Pour essayer de pallier à cela, nous avons mis Menelas au milieu des brebis. Il avait déjà fait cet office en Normandie et est donc habitué aux moutons. Nous touchons du bois mais cela fait plus d'un mois qu'il y est et il n'y a pas eu de dégâts dus aux chiens. Dissuasion, efficacité ou simple coïncidence, nous ne pouvons pas le dire, mais le fait est là : les 74 brebis sont toujours bel et bien vivantes.

lundi 9 septembre 2013

avant train avec limonière

Lors du dernier message, je vous avais parlé d'un avant-train pour une paire d'ânes.
La problématique est la stabilité de cet outil qui pivote facilement autour de l'axe de ses roues. La conséquence est que si l'on utilise un timon, celui ci remonte au moindre chaos ou quand la traction sur l'avant-train varie brusquement. Cela est très inconfortable pour les ânes. On peut palier un petit peu en prenant un timon lourd qui aura un effet de levier plus important et remontera moins, mais  cela alourdit considérablement l’avant-train et diminue l'efficacité de traction des outils.
Nous avons opté pour la limonière. L'un des deux ânes est dans les brancards comme sur une voiture à deux roues et son compagnon est simplement relié au premier par le collier. Nous avons fabriqué cette limonière avec de l'acacia et les brancards font 4x4cm de section. Les assemblages en tenons et mortaises sont renforcés par des fers plats et des équerres métalliques.
Je ne suis pas forcément un adepte de l'avant-train, surtout avec les ânes car sa simple traction (quelques kilogrammes-force à plat) mange déjà une partie de la puissance disponible. C'est la raison pour laquelle, il n'est intéressant que si l'on peut atteler deux ânes. Je vous renvoie à l'article sur l'attelage en simple ou en paire déjà publié sur http://formasine.blogspot.fr/2011/06/la-productivite-dun-animal-de-trait.html qui montre qu'en paire on augmente l’efficacité et le bien-être animal.
Cet attelage est très maniable, même en forêt où nous l'avons expérimenté. Il est très stable. A titre d'exemple, il nous a permis de ramener sur le longues distances (plus de 500 mètres) des petites grumes d'acacia de 0.35 m3 sans aucun problème ni  difficulté pour les ânes. Rappelons que l’effort en traîne directe aurait été d'environ 100 kgf soit un effort très important (plus de 20% du poids des animaux !). .. et je ne vous parle du bonheur d'être assis au lieu de marcher derrière.
Cet outil peut aussi être utilisé pour tracter différents autres outils: tondeuse, herse émousseuse, scarificateur, ramasse-feuilles, etaupineur, .....
Vous pouvez voir la galerie de photos en cliquant ici