mardi 12 juillet 2011

les familles, suite, les souches cotentines

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Félicie, la rustique

Cette petite ânesse que j’ai achetée pleine en même temps qu’Iphigénie m’a donné une riche progéniture…. Jeunes, ses ânons illustrent parfaitement l’âne de la crèche tel qu’il est resté dans l’imaginaire collectif .C’est sans doute pourquoi tous ses petits ânons ont tant  plu aux clients  que je n’en ai gardé qu’une fille et une petite fille, ce qui ne pénalisait pas mon élevage car j’ai longtemps privilégié mes souches de race normande car j’étais plus engagée dans cette race
Ce qui caractérise cette famille est la grande stabilité de la couleur de robe, la dureté des sabots et la modestie alimentaire….ces animaux sont toujours assez nourris !!
Les femelles sont très maternelles et mettent bas facilement dès le premier ânon. Leur durée de gestation semble un peu plus courte que celles constatées par ailleurs dans mon élevage.
C’est pour moi la famille idéale pour débuter un élevage facile mais je doute qu’elle lance des champions ! En effet leurs membres sont assez fins, ce qui leur confère aussi  une certaine élégance,  et demandent à être renforcés par des accouplements judicieusement choisis….et à être patients…il faudra sûrement plusieurs générations pour obtenir un bon résultat car même avec mon Junior reproducteur cotentin aux membres puissants qu’il transmet pourtant assez bien à sa descendance, je n’ai pas  vu d’amélioration forte de ce point faible pour le travail.
Sur le plan du caractère, ce sont des ânes qui choisissent quand et avec qui ils veulent être complices dans le travail comme dans les câlins.
 quinine et baguette
L’histoire de cette ânesse avait mal commencé : Saillie par son père avant mon achat, elle a mis bas jeune et il a fallu beaucoup d’attention et de patience pour corriger les carences que cela avait occasionnées
Aujourd’hui Kholine est une belle ânesse qui gagne à être connue et dont certaines de ses descendants ont gardé le meilleur tout en améliorant la grosseur des membres (peut être chez elle fins en raison de sa croissance perturbée par la gestation précoce accidentelle)
Ces petits sont en général assez proches de l’homme, câlins et faciles à mettre au travail ne rechignant pas devant les obstacles alors qu’ils semblaient peu décidés de prime abord. C’est la famille qui est à l’heure actuelle la plus représentée dans mon élevage avec Pastelle (et sa descendance Tourmaline, verglas et bergère) et ses sœurs Tess et Virgule.
Tout est discrétion dans cette famille qui peut apporter beaucoup de bonheur à celui qui s’en donne la peine.


Pastelle et Bergère
Nikitane est née à la maison c’est une très belle ânesse assez peu fertile, j’ai donc peu de ses produits et force est de constater qu’ils sont peu ordinaires !
Rosettane est une géante, douce. Une ânesse plus apte à être montée que bâtée. Et il semble que sa jeune sœur Africane prenne le même chemin comme la fille de Rosettane, Bêtise née cette année et déjà bien plus grande que les ânons plus vieux !
De ce fait Rosettane ne pourra  pas être confirmée dans la race, dépassant la taille du standard ..et les autres peut être pas non plus.
Mais ils sauront montrer l’intérêt de leur différence pour proposer d’autres possibilités d’activités !
Rosetane et Bétise


Cette ânesse a été reconnue dans la race cotentine malgré quelques écarts par rapport à la race et grâce à ses grandes qualités fondamentales : membres forts, dos puissant…
Elle est très peu constante dans la couleur de sa production, c’est pourquoi je l’ai fait peu reproduire ….mais tous sont de beaux sujets forts et souvent grands
Kocotte est une ânesse à qui l’on peut tout demander, qui ne s’émeut guère…une bonne ânesse pour marcher et porter les enfants !!
 Kocotte et Bomec

dimanche 10 juillet 2011

les familes de mon élevage: les normandes

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Les souches  normandes

J’ai acheté cette ânesse à 6 mois (plus tard j’ai racheté sa mère) et ai très vite été me promener avec elle en attelage conseillée pour cela par les Anciens de mon entourage, car de mon côté je n’avais jamais attelé
Je suis convaincue que c’est elle qui savait comment faire et qu’elle m’a beaucoup appris, plusieurs anecdotes me l’ont confirmé au cours de nos échappées
 L’époque la race normande venait d’être reconnue et peu d’éleveurs encore travaillaient avec ces ânes-là. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’on m’a demandé de représenter l’âne normand attelé au salon de l’agriculture en 1999. Je ne m’en sentais pas capable…sans doute cette ânesse , assez cabotine, elle, savait attirer les honneurs et c’est une belle prestation qu’elle a su alors réaliser
En 2000, elle a été récompensée par le Concours Général agricole à ce même salon sur sa beauté.
C’est vous dire qu’elle a tout ! C’est vous dire qu’elle EST tout pour moi
C’est  par elle que j’ai littéralement plongé dans cette passion des ânes.
Pourtant j’ai assez peu d’animaux de cette lignée car m’amusant trop avec elle sur les chemins je ne la mets pas souvent à la reproduction ; quelquefois quand même car sinon elle manifeste son désir de mère en « kidnappant les ânons des autres mères !
J’ai ainsi Ménélas un hongre bâté, puissant, joueur
Némésis une fille aussi fiable que la mère et qui comme elle a tout de suite compris ce qu’on lui demandait
Typhée sa sœur très maternelle et douce que je n’ai pas encore faite travailler
Raboliot un petit fils qui laboure à la perfection,  volontaire dans le travail
..Et nous verrons ce que les derniers nés feront….
Pour moi cette famille qui reste de taille moyenne dans la race a de vraies aptitudes au travail, aime ça ; elle est moins câline que d’autres et plus complice dans l’action
 Iphigénie (Fifi) et Baltazar


Ayant très vite rejoint Iphigénie, Janouck est aussi un pilier de mon élevage.
Ainsi baptisée par Anouck en vacances à la maison, elle en a le caractère fort.
Elle-même et ses descendants sont très proches de l’homme, assez exclusifs il faut se montrer ferme avec eux faute de quoi ils vous mèneront par le bout du nez et pourraient se retrouver dans votre maison !.....difficile de résister à leur charme !
Ses descendants sont d’assez fort gabarit et puissants
Ainsi Organdie à la limite haute de la taille normande et Sacazic un hongre mis au travail en maraichage chez un professionnel après que son frère Noddy, âne maraicher professionnel lui aussi depuis 6 ans lui ait montré le chemin 


 Janouck
Cette ânesse achetée au sevrage m’a considérée je crois au début comme sa mère. Tant et si bien qu’elle était restée jeune dans sa tête et lors de sa première mise bas, alors que les   mères protègent jalousement leur ânon, elle me le laissait dès que j’entrais dans le champ profitant de ma présence pour aller boire ou voir les autres ânesses…une ânesse qui a souvent des comportements contrastés en troupeau, tantôt dominée, tantôt dominante.
cette  ânesse a produit plusieurs mâles à la maison et n'a eu qu'une seule femelle.
Sa fille, Ocarina est versatile parfois aussi
Tempo, hongre très fort devenu âne maraicher professionnel a demandé beaucoup d’heures de mise en confiance (merci à jean François pour sa fermeté et sa patience)
Simay un petit fils hongre devenu « âne d’école de traction » sous la direction de JeanFrançois, tant il est régulier dans le travail, ne se perturbe pas des erreurs de menage des débutants
Proche de l’homme sans excès alors que ses sœurs Arpège et Ballerine manifestaient du tempérament dès leurs premiers jours

Une lignée pleine de surprise, donc !!

 Simay au travail avec un buttoir


Cette ânesse achetée tard (elle avait 5 ans) pour respecter le souhait de la vendeuse qui ne voulait pas séparer le mâle que je lui achetai de celle-ci ne doit son salut dans la race normande qu’à se progéniture !!
En effet de taille limite (1.095) elle n’a été inscrite à titre initial que lorsque le jury a considéré les qualités Margotte très bel ânon de belle taille …et depuis elle n’a pas démérité !!
En effet en 2005, Normandine a reçu le premier prix de l’élevage (concours général Paris) et en 2007, une autre fille Percherane a reçu cette même distinction tant convoitée !!
Ces autres ânons que je n’ai pas gardés promettaient tout autant !!
C’est donc pour moi une excellente base d’élevage pour se faire plaisir en concours de modèle !
Ces filles sont faciles en promenade bâtée mais ont été peu attelées n’en manifestant pas de plaisir !
Par contre Vidocq, un petit fils a étonné par sa docilité et compréhension dans une formation au petits travaux de débardage où il était mené au cordeau à 18 mois !
 Normandine et Banho

jeudi 7 juillet 2011

Une certaine conception de l'élevage

Mon approche est avant tout basée sur l'observation, ainsi je perçois non seulement les comportements mais aussi peux détecter très en amont les premiers troubles de santé et anticiper les soins.
C'est par cette observation que j'ai forgé les deux fondamentaux de ma méthode d'élevage
  • l'élevage des animaux qui naturellement vivent en troupeau  doit se faire "en troupeau"
  • l'élevage doit le plus possible "coller" au milieu naturel de vie d'où mon engagement dans les races locales et l'agriculture biologique.

Au début, incomprise, même risée, cette démarche finit par se faire reconnaître tant à mon niveau que plus généralement. C'est cette reconnaissance que je veux voir dans le fait que le Ministre de l'Agriculture m'a remis en 2008 la médaille de chevalier du Mérite Agricole pour le rôle, bien modeste, que j'avais joué en ce sens.
Et je tiens à confirmer les ânes dans ce rôle actif au sein la vie rurale et agricole.
c'est aussi la raison pour laquelle, je m'associe à des travaux pour une meilleure connaissance de leur rôle dans l'entretien d'espaces sensibles (flore pâturée, piétinement, ..) et essaie d'en préparer le plus possible à des aides aux travaux humains de petites dimensions: travaux d'entretien des haies, portage en pente non mécanisables, maraîchage biologique, sans oublier le tourisme vert et ses randonnées bâtées, véritable lien entre deux mondes: le rural et le citadin, lien nécessaire à la cohésion et la compréhension des uns par les autres.

les ânes du gîte

Depuis 1996, Armelle élève des ânes sur sa ferme aux cotés  de vaches, chèvres et moutons toutes de races locales. C'est par un cadeau d'un petit ânon que tout a commencé... puis deux ânesses ont été achetées,.. la suite est une histoire passionnelle.... car se sont aujourd'hui pas moins de 60 ânes (ânesses, baudets, hongres et ânons) qui broutent l'herbe de cette ferme certifiée agriculture biologique.

Pour mieux comprendre et œuvrer dans la connaissance de cet animal des deux races de Normandie présentes, Armelle a donc gardé des" familles extrêmes" d'animaux à partir de quatre souches de race normande et de trois de race cotentine.
Les animaux que vous pouvez voir sont donc nés sur la ferme à côté de leurs frères et sœurs et cousins. Seuls les mâles reproducteurs (les baudets) sont achetés à l'extérieur pour éviter la consanguinité.
Armelle pressent à travers ces familles le devenir des jeunes : caractères, qualités physiques, aptitudes,..Heureusement quelques fois la nature se joue des lois connues de l'hérédité mais en règle générale, la connaissance de chaque animal permet une bonne approche de leur tempérament et de leurs aptitudes.
C'est ce qui permet à Armelle d'orienter les animaux les plus prometteurs vers des petits travaux au côté de l'homme: portage des fruits et légumes, travaux de jardinage et de maraîchage avec des outils attelés ou des promenades bâtées pour soulager le port du sac à dos ou pour reposer les enfants fatigués en promenade.
Le crédo d'Armelle est que l'on doit avoir un projet avec son animal car s'est ainsi que s'installe la complicité qui remplit le cœur de l'homme et pour lequel l'âne sait aussi manifester son enthousiasme.